La chapelle RusseSitué aulieu-dit " L'Espérance ", en bordure de l'actuel camp militaire de Mourmelon, le site de Saint-Hilaire-le-Grand a été choisi pour honorer la mémoire des soldats russes tués sur les champs de bataille de Champagne. La Chapelle Russe a été construite et décorée par Albert Benois en 1936-1937. Le cimetière militaire russe rassemble les corps de 915 jeunes soldats russes appartenant aux deux brigades venues combattre sur le front occidental à partir 1916. |
Historique
Au terme d'accords signés en décembre 1915, la Russie tsariste a accepté d'envoyer en échange de matériel de guerre et de munitions, quatre brigades d'infanterie (soit 50 000 hommes), pour combattre aux côtés des troupes françaises et britanniques : la 2e et la 4e brigade dans les Balkans et sur le front de Salonique ; la 1ère et la 3e brigade sur le front français, en Champagne. Après un périple de 30 000 km dont 60 jours en bateau, la 1ère brigade arrive à Mailly pour rejoindre ensuite le secteur de Suippes et d’Aubérive où elle fut remplacée par la 3ème brigade en octobre 1916. Equipés par l’Armée Française, on peut distinguer les soldats russes par leurs casques Adrian flanqués d’un aigle à deux têtes. Les deux brigades sont présentes début 1917 au fort de la Pompelle et pendant l’offensive du Général Nivelle sur le Chemin des Dames à partir d’avril 1917, où elles vont subir de lourdes pertes. La révolution Bolchévique de février 1917 crée des tensions au sein des deux brigades, entre les soldats dits loyalistes et les pro-bolchéviques. Retirés du front et affectés au camp Courtine dans la Creuse durant l’été 1917, ils connaissent des mouvements de mutinerie, que les troupes loyalistes réduisent par les armes. Au moment de la signature de l’Armistice entre la Russie et l’Allemagne en 1917, les soldats russes présents en France ont le choix de s’engager dans l’Armée Française ou de devenir des travailleurs militaires. 400 officiers tsaristes décident de continuer le conflit, 11 000 soldats russes acceptent de travailler au service de l’Armée Française. 4 800 réfractaires sont envoyés dans des camps en Algérie.