Le cimetière militaire Allemand de Saint-Étienne-à-ArnesDans cette nécropole reposent 12 541 soldats allemands, dont 7541 en tombes individuelles indiquées par des croix noires en fonte, et 5000 en ossuaires. On peut y voir également une croix monumentale et un monument sur le côté du cimetière. Ce dernier est l’œuvre de sculpteurs qui appartenaient à la 18ème division d’infanterie et dont les camarades furent enterrés là entre 1915 et 1918. |
Historique
Pendant le conflit, les Ardennes sont occupées. Saint-Etienne-à-Arnes se trouve du côté allemand. Un cimetière militaire est créé dès 1915, quand l’armée française tente une percée du front à la Ferme de Navarin. Il s’agit alors d’un cimetière provisoire. Il ne sera aménagé qu’après le conflit. Le Traité de Versailles, signé le 28 juin 1919, place les cimetières allemands sous la tutelle de l’administration française. Ce n’est qu’en 1926 que leur entretien passe à la charge de l’Allemagne. Le Volksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorge, association créée en 1919, est chargée par le gouvernement allemand d'entretenir les sépultures de guerre. C’est en 1926 qu’est adopté l’emblème de l’association représentant 5 croix noires et que l’on retrouve sur les panneaux qui signalent les lieux de sépultures. Ce motif est inspiré d’une photo parue en 1921 à la une de la revue de l’association Stimmeund Weg, représentant quatre tombes allemandes d’un cimetière polonais. L’association allemande arrête son activité pendant la période nazie, et ne reprendra sa mission qu’à partir de 1946. Leur mot d’ordre est : « Réconciliation sur les tombes – Travail pour la paix ». Ils associent largement la jeunesse à leurs travaux, par l’intermédiaire de camps de jeunes allemands en France. Un premier traité franco-allemand sur les sépultures de guerre est signé le 23 octobre 1954, permettant de commencer les travaux d'exhumation, de transfert et d’inhumation des soldats morts au cours de la Seconde Guerre Mondiale. Le second traité est signé le 19 juillet 1966 et prévoit l'extension des cimetières de la Première Guerre Mondiale et la création du Service pour l'Entretien des Sépultures Militaires Allemandes à Metz. En France, près de 150 ouvriers entretiennent alors les sépultures. A Saint-Etienne-à-Arnes, durant les étés de 1961 à 1963, des camps de jeunes allemands s’organisent pour remettre en état le cimetière, mais également créer des liens amicaux avec les villageois. Depuis cela, des échanges ont lieu régulièrement afin de commémorer la réconciliation par-dessus les tombes.